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dimanche 29 novembre 2009

Miki Hardy, l'Eglise Chrétienne de Curepipe et le réseau CTMI


Puisque j’ai commencé à évoquer la mouvance pentecôtiste-charismatique sur l’île Maurice, continuons sur le sujet, en présentant de façon plus précise le contexte local, notamment à la fin des années 1960 et durant les années 1970. Dans cet article, je me focaliserai sur une Eglise particulière, née de façon autochtone au cours de cette décennie 1970, l’Eglise Chrétienne de Curepipe, et sur son fondateur, Michel Hardy.

En s’implantant en 1967, grâce à Aimé Cizeron, le pentecôtisme a bénéficié, pour son développement, d’une  conjoncture particulière : l’île Maurice, sur le point d’accéder à l’indépendance par rapport à la Grande-Bretagne, vit à cette époque une période de grands bouleversements, et la situation va se dégrader au cours des années suivantes.

Une grave crise secoue notamment la population chrétienne insulaire dans son ensemble1. Cette crise est due certes en partie au trouble provoqué par les réformes de Vatican II dans la communauté catholique ainsi que, comme à la Réunion,  à la mise en cause, par certains, de l’Église Romaine pour son soutien à l’Etat colonial et à l’esclavage, mais elle est surtout liée aux changements politiques en cours. En effet, dans la continuité d’une évolution commencée en 1947, le pouvoir est  passé progressivement en deux décennies des mains de la minorité chrétienne à celles de la majorité hindoue2. Le missionnaire Cizeron arrive ainsi dans une période extrêmement tendue, du fait de la question de l’indépendance de Maurice qui sera décrétée finalement le 12 mars 1968, malgré la résistance d’une partie de la population chrétienne, s’exprimant notamment par l’intermédiaire du Parti Mauricien Social-Démocrate (PMSD) de Gaëtan Duval . Les années qui précèdent cette indépendance et surtout celles qui suivent voient l’émigration en masse de Chrétiens inquiets, Métis issus des couches moyennes de la population dite « générale » ou Franco-mauriciens, vers certains pays européens comme la France ou l’Angleterre, mais aussi vers l’Afrique du sud ou l’Australie3. De plus, de graves émeutes opposent,  au début de l’année 1968, des Créoles chrétiens à des Indo-musulmans4.
Photo : Sir Seewoosagur Ramgoolam (1900-1985), l'artisan de l'indépendance mauricienne, Premier Ministre de 1961 à 1985.

La période est, de fait, pétrie d’angoisses et d’incertitudes pour les Chrétiens mauriciens. Mais elle est aussi, de façon générale, terriblement dure pour l’ensemble de la population, car l’économie du pays fondée sur la monoculture de la canne à sucre, déjà mal en point avant l’indépendance5, devient catastrophique après, jusqu’à la prise de mesures drastiques qui sortiront l’île du marasme à partir des années 1980, pour donner pendant presque deux décennies, le « miracle mauricien », avec une situation de quasi plein emploi (l’île Maurice acquérant ainsi la réputation de « petit dragon de l’océan Indien »). Tout cela va changer brutalement le visage de la société mauricienne en la confrontant au choc de la modernité. Toutefois, même durant cette période de prospérité, qui semble aujourd’hui un peu marquer le pas, due à l’époque à l’instauration d’une zone franche pour attirer les investisseurs étrangers ainsi qu’au développement du secteur tertiaire, du tourisme et de l’industrie textile, une partie des Mauriciens resta à l’écart du boom économique dans les couches les plus défavorisées de la population, représentées principalement par les Créoles de confession catholique, d’origine avant tout africaine et malgache6.

Dès les années 1980, certains universitaires locaux théorisent en effet un « malaise créole » évoqué en premier par le prêtre catholique Roger Cerveau : les Créoles mauriciens se sentent non seulement exclus des fruits de la croissance, mais aussi et surtout de l’accès à l’éducation et à la santé. Ils se sentent aussi interdits de toute participation au fonctionnement du pays, freiné dans leur velléités de promotion sociale et méprisés du fait du poids de l’histoire liée à l’esclavage . L’ampleur de ce malaise a été révélée lors d’une explosion de violence à l’approche de l’an 2000. Comme pour les émeutes du quartier du Chaudron à Saint-Denis de la Réunion en 1991, une étincelle mit le feu aux poudres : en février 1999, Kaya, un chanteur de seggae, icône identitaire de la jeunesse créole, décédait de mort suspecte dans un poste de police. S’ensuivirent des émeutes extrêmement violentes qui opposèrent une partie de la population d’origine afro-malgache aux policiers puis à certains membres de la communauté hindoue7.
Photo : Kaya (en provenance du site www.radiomoris.com).

C’est parmi ces chrétiens dominés que les ADD, puis les Eglises pentecôtistes et charismatiques locales apparues à partir des années 1970, recrutèrent principalement. Pourtant, les milieux hindous furent aussi touchés, et pas de façon marginale. Cela paraît surprenant déjà du fait de la position de force de cette communauté dans la société insulaire, en étant conscient néanmoins que tous les Hindous ne bénéficièrent pas forcément de la domination politique de leur communauté et des fruits de la croissance économique. Par ailleurs, on aurait pu penser, a priori, que la volonté de préservation des traditions culturelles et religieuses, en tant que marqueurs identitaires, chez les Hindous mauriciens les aurait mis hors de portée du prosélytisme pentecôtiste.

En fait, loin de péricliter après le départ des missionnaires français en 1972, les ADD mauriciennes, désormais autonomes, se développèrent de façon encore plus rapide qu’à la Réunion, augmentant leurs effectifs d’environ 750 nouveaux fidèles par an. Le fait que cet accroissement ait été plus soutenu dans le cas mauricien est peut-être à mettre sur le compte de l’utilisation systématique, dans le cadre des assemblées, des langues vernaculaires : le créole mauricien et le bhojpuri, alors que, encore aujourd’hui, seule la langue française est employée dans les ADD réunionnaises pour l’évangélisation et pour les cultes.

Malgré ce succès, les ADD furent très tôt confrontées à la concurrence dans le champ pentecôtiste-charismatique. Comme à la Réunion, on constate en fait l’apparition, en très accéléré par rapport à l’évolution de cette mouvance dans le monde, de trois « vagues » : celle du pentecôtisme « classique » représentée par les ADD (1966 à la Réunion, 1967 à Maurice), celle du Renouveau Charismatique Catholique (1975 à la Réunion par le biais d’une religieuse, Soeur Marie-Lise Corson; milieu de la décennie 1970 également  à Maurice par le biais là aussi d'une religieuse, d'origine mauricienne, Soeur Anunciata), et enfin, à partir de la fin de cette décennie 1970 en pleine effervescence, celle du « néo »-pentecôtisme ou « néo »-charismatisme souvent dit, justement, de « troisième vague ».

C’est vers 1977 qu’un jeune Franco-Mauricien, Michel Hardy, né en 1949, rencontre le mouvement charismatique catholique qui, du campus de l’Université Duquesne en Pennsylvanie où il a débuté en 1967, commence à se répandre dans  le monde entier, né de rencontres oecuméniques entre des pentecôtistes évangéliques et des catholiques8. La communauté charismatique que fréquente Michel Hardy est très vite en délicatesse avec l'institution écclesiastique. Selon B. Burrun, citant un article de l'hebdomadaire mauricien Week-End évoquant le mouvement de Miki Hardy, les autorités catholiques locales vont "se rendre compte qu'un groupe a pour objectif d'utiliser le Renouveau Charismatique pour recruter des fidèles en vue de former une nouvelle Eglise"9. Michel Hardy quitte alors son Eglise d'origine pour créer dès 1978, un mouvement pentecôtiste indépendant : le Centre Chrétien. Converti au protestantisme évangélique, Michel Hardy s’envole en 1979 pour Durban en Afrique du sud, pour s’y former au sein du Bible Christian Centre. C’est justement à cette époque que, dans ce pays où le pentecôtisme "classique" s'est implanté dès les premières années du XXème s., apparaissent de nombreuses Eglises locales « néo-pentecôtistes » de la « troisième vague »10. M. Hardy y restera jusqu’en 1982, avant de revenir à Maurice pour assurer le développement de son Eglise, se faisant connaître sous le surnom de « Miki ».

Cependant, le Centre Chrétien ne rencontrera jamais un succès aussi probant localement que les ADD. Si l’Eglise croît, c’est à un rythme moindre que la Mission Salut et Guérison. Son influence, par le biais de Michel Hardy, va tout de même s’exercer au-delà du seul cadre mauricien, dans un premier temps sur la dissidence apparue en 1983 au sein des ADD réunionnaises. Cette dissidence est le fait de trois jeunes pasteurs réunionnais qui, exclus de la Mission Salut et Guérison  fin 1983, créent, ensemble, en 1984 un nouveau mouvement évangélique charismatique sous le nom d’Eglise du Plein Evangile. Mais cette Eglise n’a qu’une existence très éphémère car l’alliance entre les trois jeunes pasteurs ne tarde pas à éclater. Dès 1985, l’un d’entre eux, François Hoareau, crée la « Voix de la délivrance » en lien avec l’Eglise du même nom à Maurice, affiliée comme elle à la Full Gospel Church of God d’Afrique du Sud (La "Voix de la délivrance" réunionnaise est devenue aujourd’hui l’Eglise de Dieu de la Réunion, affiliée à l'Eglise de Dieu de France). Un autre, Fred Techer, fonde lui, en 1987, le Centre Chrétien, en lien avec l’Eglise de Michel Hardy, située à Curepipe. Fred Techer rompt dix ans plus tard, en désaccord notamment avec la vision que M. Hardy a de son ministère, centré sur sa personnalité charismatique. Une partie de l’assemblée réunionnaise reste cependant lié au réseau que « Miki » Hardy est en train de mettre en place dans l’océan Indien et au-delà, créant une nouvelle Eglise sous le nom d’Assemblée Chrétienne Missionnaire de l’Ile de la Réunion (ACMIR). Il existe aujourd’hui deux assemblées ACMIR à la Réunion, une dans le nord et l’autre dans le sud de l’île.

A la fin des années 1990, au moment où Fred Techer se sépare du mouvement de M. Hardy, l’Eglise créée par ce dernier à Maurice est en proie à certaines difficultés internes. Cela conduit le pasteur  Hardy à redonner un second souffle à son mouvement, d’une part par le biais d’une nouvelle vision de son ministère et d’un nouveau message, toujours charismatique, centré sur la « prédication de la Croix ». D’autre part, ces nouvelles orientations passent par la mise en place d’une stratégie missionnaire volontariste se traduisant en 2001 par la création d’un réseau d’Eglises, centré sur Curepipe où se situe le Centre Chrétien (celui-ci étant rebaptisé Eglise Chrétienne de Curepipe, site web ici), mais étendu bien au-delà des Mascareignes : en Afrique continentale, en Europe, et même Asie (en Inde). Ce réseau, dénommé CTMI (Church Team Ministries International, site web ici) comprend en effet aujourd’hui, outre l’Eglise mauricienne (dont les lieux de culte  se situent à Curepipe, Rose-Hill, Flacq, Goodlands, Port-Louis, Mahébourg, Saint-Hilaire, Surinam, Rivière du Rempart, Pointe aux Sables, pour 1500 fidèles baptisés environ. Sans compter un lieu de culte de 7500m2 avec un auditorium d'une capacité de 3200 personnes, inauguré fin octobre 2009 à Trianon), une Eglise à Rodrigues, une autre aux Seychelles, les deux assemblées réunionnaises dont il a été question précédemment, ainsi que cinq Eglises en Afrique continentale (Afrique du Sud, Botswana, Kenya, Zimbabwe). En font partie également : deux Eglises en France (à Chaville - 150 membres -, site ici et Montargis, site ici), une aux Royaume-Uni et une aux  Etats-Unis, ainsi que des implantations missionnaires dans divers pays africains où la mouvance pentecôtiste-charismatique est très présente, comme les deux Congo, le Nigeria, etc. mais aussi en Inde.


C’est cet aspect du mouvement fondé par Miki Hardy qui lui donne un intérêt tout particulier à mes yeux aujourd’hui : cette dynamique missionnaire tous azimut, dirigée, à partir de l’île Maurice, aussi bien dans le sens sud-sud que sud-nord qui contribue à la prolifération de petites Eglises évangéliques charismatiques en Occident, y compris en France.
Pour rajouter une note d'actualité à cet article, et sans vouloir entrer dans une quelconque polémique à ce sujet, il faut mentionner que le réseau CTMI est actuellement confronté, en Afrique du sud comme à Maurice, à de graves accusations relatives à des pratiques dénoncées comme sectaires (au sens commun, péjoratif du terme), relatées notamment dans Week-end, le supplément hebdomadaire du Journal "Le Mauricien" du 29 novembre dernier. En France, rappelons que cela a été le cas également de certaines Eglises évangéliques du courant pentecôtiste-charismatique, comme l'Eglise Evangélique de Pentecôte de Besançon ou la Méga-church alsacienne : La Mission du Plein Evangile - La Porte-Ouverte Chrétienne (à ce sujet, on pourra lire avec intérêt la recherche universitairemenée sur cette dernière Eglise par les sociologues Laurent Amiotte-Suchet et Jean-Paul Willaime : La pluie de l'Esprit (2004) disponible en téléchargement sous format Pdf à l'adresse : http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00124902/).



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1. Dans le paysage chrétien à Maurice, même si le catholicisme hérité de la période française est largement dominant (le fait que l’île soit devenue colonie anglaise dès 1810 n’a pas modifié cette prééminence), d’autres confessions, principalement issues du protestantisme, sont présentes au moment de l’arrivée du missionnaire Cizeron, bien que bien plus minoritaires en nombre de fidèles : l’anglicanisme, bien sûr, mais aussi l’Église presbytérienne d’Ecosse, la Nouvelle Église swedenborgienne, implantées dès le XIXe s., l’adventisme, les témoins de Jéhovah, la science chrétienne, ainsi que diverses Églises évangéliques, arrivées au cours de la première partie du XXe siècle (B. BURRUN, Histoire des religions à l'île Maurice et Rodrigues,  Ed. Le Printemps, Vacoas, 2002).
2. Contrairement à ce qui s’est passé à la Réunion, les engagés indiens, majoritairement hindous, arrivés à Maurice après l’abolition de l’esclavage (en 1835) ne se convertiront pas, pour la plupart, au christianisme.
3. Environ 80 000 Mauriciens de confession chrétienne émigreront ainsi durant les années 1960 et 1970 (B. MOUTOU, Les Chrétiens de l’île Maurice, Port-Louis, Best Graphics Ltd, 1996, p. 519).
4. La situation est très complexe à Maurice, pour ce qui concerne la question des communautés et des identités locales. Le gouvernement distingue déjà quatre grandes partitions de la population  sur des bases ethniques et religieuses : les Hindous (un peu moins de 50% de la population aujourd’hui), les Indo-musulmans (environ 17%), les Sino-mauriciens (bouddhistes et chrétiens) et la « Population générale » qui comprend tous ceux qui n’appartiennent pas aux catégories précédentes (environ 30%). Parmi cette « Population générale », de confession chrétienne, principalement catholique, on distingue des Franco-mauriciens, descendants des riches planteurs d’origine française, minorité blanche qui possède encore la plus grande partie des terres du pays et le capital financier, des « Gens de couleur », Métis représentés en général dans les classes moyennes, qui se subdivisent eux-mêmes en diverses catégories selon leur phénotype et leur position sociale, et des Créoles d’origine africaine et malgache occupant encore aujourd’hui les secteurs les plus défavorisés de la population. On trouve enfin, dans la « Population générale », des Indo-chrétiens, dont la conversion au catholicisme remonte pour la plupart à la période coloniale française.
5.  Situation aggravée par un taux démographique extrêmement élevé dans la première moitié du XXe siècle.
6. Cf. L. J. CHAN LOW, « Les enjeux actuels des débats sur la mémoire et la réparation pour l’esclavage à l’île Maurice », in Cahiers d’Etudes africaines, XLIV (1-2), 173-174, 2004, pp. 401-418.
7. Cf. C. BOUDET, « Emeutes et élections à Maurice », Politique africaine, 79, 2000, pp. 153-164.
8. Il faut se souvenir que les débats faisaient rage à l’époque au sein du catholicisme au sujet du RCC. Il est probable que si l’Eglise catholique n’avait pas, assez rapidement, « récupéré » ce mouvement, grâce au pape Paul VI et à des personnalités lui étant favorables comme le Cardinal Suenens, le Renouveau Charismatique dans son ensemble se serait probablement ainsi séparé de l’Eglise et toute une frange de fidèles se seraient ainsi dirigés vers le protestantisme pentecôtiste évangélique . Par la suite, le RCC fut encouragé par Jean-Paul II et Benoît XVI pour contrer l’expansion pentecôtiste évangélique notamment en Amérique latine et en Afrique.
9. B. Burrun, op. cit., p. 41.
10. C’est en effet dès la fin des années 1970 que le néopentecôtisme et l’évangile de la prospérité font leur entrée en scène en Afrique du Sud aux côté des Églises dites « historiques » comme les ADD ou la FGCOG, avec la Hatfield Christian Church du pasteur Ed Roebert et la fondation en 1979 du Durban Christian Center, par Fred Roberts. On note surtout, cette même année 1979, l’implantation de la Rhema Bible Church, une dénomination née du Rhema Bible Training Center de Kenneth Hagin. Sous l’impulsion de Ray McCauley, fondateur de la Rhema Church locale, les pasteurs sud-africains cités ci-dessus, avec quelques autres, furent en 1984 à l’origine d’une organisation regroupant les Églises issues de cette nouvelle mouvance pentecôtiste-charismatique : l’International Fellowship of Christian Church (IFCC). En dehors de cette association et des Églises qu’elle chapeaute, il faut aussi citer laChristian Family Church International, fondée en 1979 par le couple de pasteurs Theo et Beverley Wolmarans (cf. l’article sur Ardé Williams), Vineyard Ministries, créée en 1982 après la visite de John Wimber en Afrique du Sud, en lien avec le mouvement Vineyard international fondé par ce dernier, ainsi que l’antenne locale deDerek Prince Ministries, l’organisation mise sur pied par l’évangéliste Derek Prince. Par ailleurs, bien d’autres dénominations sont nées au cours des années quatre-vingt, bon nombre à partir de la Rhema Church, touchant majoritairement les populations noire et « de couleur » à la différence de la Rhema ou des autres Églises citées plus haut qui s’adressnt plutôt aux populations blanches : la Grace Bible Church, la Victory Fellowship, la Zoë Bible Church et la Faithways Community Church. Ce n’est qu’à partir du milieu des années quatre-vingt-dix que certaines de ces Églises intégrèrent l’IFCC, sous la présidence du pasteur Ray McCauley.

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